Les membres tu think tank Les Électrons vous font parvenir la première ordonnance à la personne qui occupera le poste de Ministre des Solidarités et de la Santé dans ce second quinquenat du président Emmanuel Macron.
Le système de santé, motif de fierté de notre pays au début de ce siècle, et bien qu’il ait fait la preuve de sa résilience lors de la pandémie, souffre. Il est déficient aux yeux d’un grand nombre de nos concitoyens. Deux sujets dominent :
▪ les déserts médicaux, appellation quelque peu fourretout mais qui traduit une réelle difficulté d’accès à l’expertise médicale qui peut conduire à des défauts de soins
▪ la pression sur l’hôpital public, mais aussi sur tous les établissements, dont la traduction la plus péjorative aujourd’hui est l’absence d’attractivité et la pénurie de compétences.
Malgré les Cassandres et les « Yaka » (traduisez : toujours plus de moyens), les remèdes sont connus. Ils ont été notamment énoncés par le Président de la république lui-même dans son discours du 18 septembre 2018 « Ma santé 2022 ». Pour rappel, citons pêlemêle la priorité à la prévention, l’évolution des métiers et la transversalité des prises en charge, la prise en compte de l’expertise des patients, la primauté à l’innovation et à la recherche. Et pourtant, peu de choses ont progressé. Pire, pour les acteurs et usagers, elles ont empiré, le COVID jouant un effet d’accélérateur, malgré la déferlante pécuniaire du Ségur.
S’il faut y voir la puissante résistance aux changements des corporatismes, l’envahissante normalisation et bureaucratisation, la concurrence statutaire stérile entre public, privé et non lucratif, il y a une évidence dont un Ministre de la Santé doit se saisir sans délai : ses services ne sont pas capables de mener une vraie et efficace réforme.
Fer de lance d’un jacobinisme tatillon, à l’opposé du nécessaire régulateur agile qu’il devrait être, le Ministère n’a pas été réformé sérieusement depuis près de trente ans. Constituée de Directions comme autant de silos, l’administration Centrale est faible dans les arbitrages interministériels, concurrencée par une foultitude d’Autorités, de Commissions et d’Agences qu’elle ne régule pas, et se révèle castratrice vis-à-vis des ARS, malades à leur tour de la contagion bureaucratique.
Si vous voulez, Monsieur le Ministre, atteindre ne serait-ce qu’une partie des objectifs ambitieux que vous et le Président souhaiterez légitimement vous fixer, vous devez réformer votre Ministère, et ce sans délai.
Ce devrait être la mission prioritaire de votre premier collaborateur, directeur de cabinet. Vous nommez un groupe réduit d’experts, dénués d’intérêts personnels potentiels et surtout représentatifs de l’ensemble du système, à l’exception de l’administration elle-même ou des corps d’inspection : des acteurs de terrain , institutionnels et libéraux, des industriels, des établissements, des patients, des territoires, des start-up, à qui vous confierez une feuille de route simple : proposer d’ici la mi-juillet une organisation pour un Ministère efficace, fluide et agile.
Ce ne sera pas une condition suffisante pour réussir la transformation de notre système de santé mais a minima nécessaire !
Les électrons
Didier BAZOCCHI, Nejma CHAMI, Philippe DENORMANDIE, Olivier MARIOTTE, Vincent OLIVIER, JeanPaul ORTIZ, Benoît PERICARD, Isabelle RIOM, Guy VALLANCIEN
Rien à redire. Le diagnostic est clair et sans appel.
Il est evident que des évolutions sont necessaires…mais de grace ne pas rester dans les prescriptions de prevention qui depuis 40 ans sont semées sans effet sur le chemin des bonnes intentions!De grace ne pas mettre en avant l’innovation et la recherche comme si a l’instar de la prevention on les avait oubliées…. Et puis la transversalité oui mais pas au détriment du progrès dans les domaines de chacun et les années n’ont que 365 jours… L ‘expertise du patient, oui mais pas au détriment de l’accompagnement attentif et medicalisé dont chaque malade est demandeur!
Alors quid de revoir les criteres de selection des soignants, de trouver un moyen de s’assurer de leur engagement au sens le plus noble du terme, celui qui vous empeche de compter vos heures comme un syndicaliste du siècle passe et celui qui vous fait oubier l’obssession du gain!
Oui, les medecins et les soignants doivent aimer « l’ autre », leur metier et aussi gagner de quoi vivre décemment sans discussion mais sans excès…
Vaste programme, bien plus qu’une ordonnance, un vademecum conjugué selon la fonction, l’age, le lieu d’exercice le talent ou les talents et parfois aussi a terme le mérite…